Linz, Autriche du 3 au 07 septembre 2015
« Post City », Des espaces vitaux pour le 21ème siècle
Le MIM est partenaire de l’événement et produit une installation de poésie numérique intitulée « joue de la musique pour mon poème » réalisée par deux de ses membres : Philippe Bootz et Nicolas Bauffe.
Le thème cette année porte sur «La ville » perçue comme l’espace de survie la plus couronnée de succès de l’humanité » qui est aussi sa plus grande expérience sociale. La révolution numérique donne une nouvelle dimension à cette expérience.
5 jours de colloques, d’expositions, de concerts, de performances, d’animations.
- Caractère innovant ou significatif du projet :
C’est une œuvre multimédia par la conception d’un générateur poète qui est composé de 4 programmes génératifs qui fonctionnent sur des principes différents et qui produisent chacun un poème animé. Ces générateurs ne sont pas synchrones. Ensemble, ils constituent les 4 strophes du poème global. La lisibilité de chaque strophe dépend, pour chacune, du volume sonore d’un seul des instruments, l’un des instruments contrôlant 2 strophes. Ainsi donc, l’œuvre est bien multimédia mais ses médias sont distribués dans des espaces spécifiques différents : le son dépend d’un ordinateur, le texte d’un autre et s’affiche sur un écran différent de celui qui comporte la dimension plastique par l’interface, le jeu qui construit de fait un visuel de peinture abstraite
L’œuvre joue sur deux tableaux. Elle reprend le mythe du robot poète des années 50 en en faisant ici des machines des « êtres » qui s’enferment dans un dialogue qui met l’humain hors-jeu. Il ne s’agit pas de vie artificielle ni même d’intelligence artificielle, mais il en résulte tout de même l’exclusion de l’interacteur. Cette œuvre appartient en cela à la séquence des « petits poèmes à lecture inconfortable » que Philippe Bootz travaille depuis quelques années et qui œuvrent à la perte de contrôle de l’humain face au pouvoir de la machine imposé par l’interface. L’œuvre appartient également à l’esthétique de la frustration développée dans les années 80 et qui se retrouve dans nombre de productions françaises en poésie numérique. Cette esthétique produit un échec des modalités classiques de lecture et mettent en évidence la relation du lecteur à sa langue dans sa relation au poème. Enfin, elle propose une conception inhabituelle du multimédia. Au lieu de viser à une intégration des médias, ceux-ci sont ici autonomes bien qu’en dialogue. Il en résulte une impossibilité d’optimisation de tous les médias en même temps, ce qui reporte sur le lecteur la responsabilité de la relation des médias entre eux, responsabilité qui ressort du pouvoir de l’auteur dans le livre illustré, l’image filmique et le multimédia traditionnel.